vendredi 21 décembre 2012

(cet article est ecrit sur un clavier QWERTY, veuillez donc excuser l'absence d'accents et les fautes de frappe)

Notre court sejour a Athenes touche deja a sa fin. Dans quelques heures nous prendrons l'avion du retour vers Bruxelles. Notre programme fut donc particulierement charge et nous n'avons pas eu l'occasion d'alimenter regulierement ce blog. Mais nous y posterons nos impressions, comptes-rendus, messages, ... a notre retour.

Apres avoir passe la soiree de mercredi dans le quartier alternatif et militant d'Exarcheia, la journee de jeudi fut consacree a une serie de rencontres. Tout d'abord avec Kostas Kallergis, journaliste et realisateur d'un documentaire sur les graffitis politiques sur les murs d'Athenes et d'un autre sur la longue greve dans les acieries. Kostas nous a notamment explique comment il ressentait la polarisation grandissante de la societe grecque. Polarisation entre les extremes, plutot que veritable politisation. Selon lui, la Grece n'en est pas pour autant redevenue un etat totalitaire, mais on observe des changements dans les comportements qui sont loin d'etre anodins. On se sent toujours libre de dire ce qu'on veut, mais on commence a reflechir a ce qu'on dit et surtout a qui on le dit.

Nous nous sommes egalement rendu au siege du syndicat GSE pour une rencontre avec Ioannis, le responsable jeunesse du syndicat qui nous a explique a quel point la situation de la population grecque, et particulierement sa jeunesse, etaient devenues litteralement invivable. Avec un taux de chomage des jeunes de 58%, on peut vraiment parler de generation perdue! Ioannis constate que les mentatites sont en train de changer en Europe. Si au debut de la crise grecque, la majorite des syndicalistes etrangers consideraient celles-ci comme un "probleme grec", maintenant tout le monde prend conscience qu'il s'agit bien d'un probleme europeen. La Grece n'est pas un cas particulier et c'est bien le systeme social europeen qui est en train d'etre detruit. Et la resistance doit donc s'organiser au niveau europeen.

Toutes les personnes que nous avons rencontrees ici a Athenes, que ce soit dans le cadre de reunions formelles ou lors de discussions plus informelles nous disent la meme chose : Il est indispensable de sortir des cliches propages par la propagande mediatique. Loin du cliche du Club Med, la population grecque est en train de mourir. Mourir de faim, mourir d'absence de soins, mourir car le taux de suicide augmente dramatiquement... Et pour resister a cette mise a mort, il faut refuser la destruction de l'etat-social ailleurs en Europe. En ce jour de fin du monde, nous quitterons Athenes avec le sentiment d'avoir assiste a la fin d'un monde. Celui du modele social europeen. A nous de nous battre, ou que nous soyons, pour le sauver!

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